Sur le mode de production féodal

L’on fera attention en lisant la version numérique du Livre III du Capital proposée par Marxists.org, car elle comporte de nombreuses lacunes ainsi que des erreurs. Par exemple au chapitre XL VII, on peut lire la formule suivante :  » Le système [de rente foncière] diffère donc nettement de l’esclavage et du système des plantations, dans lesquels l’esclave met en œuvre des moyens de production qui ne lui appartiennent pas, est privé de toute liberté personnelle et est directement attaché au sol. » On fusionne en fait deux phrases par lesquelles Marx voulait signifier la différence entre esclavage et fédodalisme :

 Es unterscheidet sie dies von der Sklaven- oder Plantagenwirtschaft, daß der Sklave hier mit fremden Produktionsbedingungen arbeitet und nicht selbständig. Es sind also persönliche Abhängigkeitsverhältnisse nötig, persönliche Unfreiheit, in welchem Grad immer, und Gefesseltsein an den Boden als Zubehör desselben, Hörigkeit im eigentlichen Sinn.

« Cela diffère de l’économie d’esclavage ou de plantation dans la mesure où l’esclave travaille dans des conditions de production aliénées et pas indépendamment. Il y a donc des conditions nécessaires de dépendance personnelle, un manque de liberté personnelle, quelle qu’en soit la mesure, et être attaché au sol comme accessoire, la servitude au sens véritable du terme. » Marx veut dire par là que ce qui est requis, dans le mode de production féodal qui diffère de l’esclavage en ce sens que le paysan travaille indépendamment, c’est suffisamment de « dépendance personnelle » pour que l’on reste malgré tout dans un système de servage. Autrement dit, vu que le paysan conserve le contrôle effectif des moyens de production, le seigneur féodal est contraint de s’accaparer le sur produit par une coercition extra-économique.

On the stance of the KKE against the French CP

The Communist Party of Greece (KKE) issued today a declaration condemning, once again, the attitude of the French CP. Although I can agree with the general criticism of their statement, it should be said that the KKE commits many mistakes :

– The hammer and sickle disappeared a long time ago from the official publications of the Party. For unknown reasons, it still remained on the card and the stamps (used by some members especially amongst the oldests, as a proof of payement of their monthly fee). A few weeks ago, before the Congress, it disappeared from the card, but not from the stamps, and was replaced by the logo of the European Left. Therefore the objective of the Congress wasn’t to have the hammer and sickle disappear. Lire la suite

A propos d’un « appel aux fascistes » de Togliatti

Je réagis sur le coup à un horrible article wikipédia sur Palmiro Togliatti, accompagné d’une page spécialement dédiée audit « appel aux fascistes ». Il s’agirait d’un appel rédigé par le dirigeant communiste italien en 1936, et la présentation qui en est donnée laisse croire :

– Que Togliatti souhaitait la réalisation du programme fasciste de 1919.

– Que l’appel aurait été rédigé en vue d’une alliance avec les fascistes, en prévision du pacte-germano-soviétique (sous-entendu d’autant plus stupide qu’au même moment les communistes se battent en Espagne contre les fascistes).

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Le PCF et la Seconde Guerre mondiale (1938-1941)

Nous fêtons aujourd’hui le 70ème anniversaire de la victoire de Stalingrad. Là-bas plus de 400 000 soldats Soviétiques perdirent la vie pour barrer la route au fascisme. Cette victoire fut si mémorable que nos aînés ont jugé bon de donner à presque chaque ville française une rue ou une place portant son nom. En ce temps-là personne n’aurait osé comparer les communistes soviétiques ou français à leurs pires adversaires comme on le fait aujourd’hui. Il aurait fallu oublier trop de morts, trop de sacrifices.

Depuis quelques années pourtant l’intelligentsia française a redoublé d’efforts pour dénigrer la politique du Parti pendant la guerre. Beaucoup de nos concitoyens ont été persuadés que le PCF a résisté après avoir collaboré, un peu à l’image d’un Mitterrand et de toute une tripotée de résistants de la dernière heure. On s’imagine parfois, parce qu’on a trop lu que les régimes « totalitaires » faisaient bon ménage, que le PCF se voulait conciliant à l’égard de l’envahisseur pour respecter les choix du « grand frère » soviétique. On a même fait croire que les communistes français auraient eu à choisir entre deux « patries ». Cette histoire révisionniste, oubliant que les communistes ont constitué l’essentiel de la résistance intérieure française, qu’ils ont emporté sur le front de l’Est 80% des pertes nazies et sacrifié 27 millions de citoyens soviétiques, a la mémoire courte et sélective.

Je rappellerai donc quelques faits, trop passés sous silence, qui aideront peut-être ceux qui voudraient répondre aux innombrables calomnies qu’on entend au café du commerce, où qu’on a l’occasion de lire sur les réseaux sociaux, les forums et les commentaires de blogs. Parce qu’on sait d’expérience qu’il est bien rare qu’une discussion porte sur le communisme sans qu’on en vienne à ce genre de débats. Lire la suite